Accueil>Les corpus textuels>Charte ChV0112

Accueil

Descriptif du projet

Les corpus textuels

Interrogations linguistiques
[vers une autre interface]

Contact

 

Choix d'édition

édition critique
édition interprétative
édition diplomatique

Montrer la structure rhétorique

non
oui

   

Téléchargement du document

fichier xml fichier pdf

Documents linguistiques galloromans
Corpus : chartes des Vosges (chV)
Responsable du corpus : Martin-D. Glessgen
Édition de la charte : Jean Lanher / David A. Trotter

ChV0112

1266, 2 mai. Remiremont.

Type de document: charte: supplique

Objet: Supplique adressée à Louis [IX], roi de France, par Agnès, abbesse, et le couvent de Remiremont, à fin d'obtenir le scellement de l'acte de pariage établi par Hugues [IV], duc de Bourgogne[a]; l'acte, inséré dans la requête, est assorti d'une formule de confirmation établie au nom du roi de France[b].

Support: Parchemin jadis scellé de deux sceaux sur double queue.

Lieu de conservation: Archives départementales des Vosges, G 2213 (fonds du chapitre de Remiremont).

Édition antérieure: Publié par L. Duhamel, art. cit., p. 160

Verso: De associacione ducis Burgundie (XIVe s.).

1  Serenissimo ac superexcellenti Ludovico , Dei gracia regi Francorum christianissimo , Agnes , miseratione divina humilis abbatissa monasterii Romaricensis , totusque loci \2 ejusdem conventus , orationes in Domino debitas et devotas . 2  Excellentie vestre notum esse volumus quod nos , de bonorum consilio , propter evidentem ecclesie nostre utilitatem , associ\3avimus virum nobilem Hugonem , ducem Borgondie , pro se et heredibus suis , in perpetuum , in bonis omnibus que habemus in dyocesi Cabilonensi , sub certis conditionibus in \4 instrumento inde confecto contentis , cujus tenor de verbo ad verbum hic est . 3 Nos, Hugues, dus de Borgoingne, 4 faisons à savoir à touz ceoz qui ces lettres \5 voiront ou orront 5 que li abbausse et li covenz de Remerimont nos ont acompaignié à toz jors, nos et nos hoirs, en tot ce que eles ont en l'eveschié de Cha\6lon, en homes, en terres, en prez, en vingnes, en boix, en rentes, en censes, en ban, en seingnerie et en justice et en totes autres choses, 6 fors soulement \7 en l'ospital de Merlot et as biens que eles ont assignez à cel hospital por l'ospitalitei maintenir, 7 ensi cum il est contenu es lettres qui en sunt faites, saellees [1] de \8 lor saelz et dou nostre, lo quel hospital o touz ses biens eles ont retenu sens partie de nos et de nos hoirs. 8 Et les choses davant dites nos ont eles acompaingni\9es en tel maniere et par tel condition que nos lor devons aidier à garder, à maintenir et à deffendre encontre totes gens, et à raquester les choses alienees [2] \10 et ramener à droit et à la proprieté de lor egleyse, en commun despenz, à nostre pooir, en boinne foi; 9 et que en totes ces choses et en totes les acrues que on i fera, \11 en quelque maniere que ce soit, eles i avront la moitié et nos l'autre; 10 ne nos ne nostre hoir n'i poons rien aquester, ne avoir sens eles ne ban ne saingnerie ne \12 justice ne autre chose; 11 ne en ces choses ne as acrues ne partira nuns de nos hoirs à nul jor, fors cil qui iert dus de Borgoingne; 12 et doient estre totes ces cho\13ses davant dites et totes les acrues communes à toz jors à nos, à eles et à nos hoirs, ne nos ne nostre hoir ne poons rien aliener en nule maniere \14 d'alienation des choses davant dites, ne mettre en autre main ne en autre garde. 13 Et à totes ces covenances garder et tenir en boinne foi à toz jors et leament, \15 sens eles tort faire, enloions nos par ces presentes lettres nos et nos hoirs, par nostre sairemant; 14 et volons et consentons que se nos ou nostre hoir, dont Dex \16 nos gart, aliens de rien encontre ces covenances davant dites, que nostres droituriers sires li rois de France, à la requeste de l'abbausse et dou covent \17 davant diz ou de lor procurour qui à ce faire seroit establiz, nos feist amender la defaute et rendre costes et grieves, à sairement dou dit procurour qui \18 avroit pooir de faire lo sairement, et lo feroit en lor armes. 15 Et nos, en cest fait, renonceons por nos et por nos hoirs à toz privileiges, à toz benefices \19 de droit, d'usaige et de costume, et à totes exceptions de fait et de droit, et à totes les choses qui aidier nos porroient et eles grever, et par quoi nos porriens, \20 nos ou nostre hoir, resaillir des covenances davant dites, en tot ou en partie. 16 Et nos Loÿz, par la grace de Deu rois de France, par la requeste et par la proiere à \21 davant dit duc de Borgoingne, et par la proiere et la supplication à l'abbausse et à covent davant diz, avons fait mettre nos saelz en ces presentes lettres, \22 en tesmoingnaige de veritei, avec lo sael à davant dit duc. 17 Ce fu fait ou moix de may, en l'an que li miliaires corroit par mil et dous cenz et sexante et seix \23 ans. 18  Nos autem predicte abbatissa et conventus serenitatem vestram quantum cum Deo possumus humiliter supplicando rogamus quatinus , divine pietatis intuitu , \24 in predictorum robur et testimonium , sigillum vestrum una cum sigillo dicti ducis instrumento predicto faciatis appendi ; 19  credimus enim nobis et ecclesie nostre \25 plenius esse cautum si predictum instrumentum sigilli vestri munimine fuerit roboratum . 20  In cujus rei testimonium sigilla nostra presentibus sunt appen\26sa . Datum apud Romaricum montem , in crastino beatorum Philippi et Jacobi apostolorum , anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo sexto .
Notes de fiche
[a] Voir l'acte no. 109.
[b] Cet acte, de forme insolite, est très soigneusement calligraphié sur un parchemin très fin et d'excellente qualité. La répartition étudiée des majuscules, l'emploi raisonné de deux signes de ponctuation (? et point au milieu de la ligne) accentuent l'impression de solennité qui se dégage de cette supplique destinée au roi de France. Il semble que l'abbesse de Remiremont ait voulu présenter un texte déjà assorti d'une formule de confirmation de manière que la chancellerie n'ait plus qu'à le transcrire et y faire apposer les sceaux du roi et du duc de Bourgogne. On ne sait si la demande a été suivie d'effet et même si elle a été réellement expédiée. La présence de la pièce dans le fonds de Remiremont ne permet aucune conclusion: elle a pu aussi bien n'en jamais sortir qu'y être renvoyée, avec le diplôme demandé, par la chancellerie royale.

Notes de transcription
[1] Les deux eesont pointés .
[2] Les deux eesont pointés .