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Descriptif du projet

Génèse et finalité

Les corpus individuels

Critères d’édition

Structure XML des documents

Architecture de la base de données

Publications dans le cadre du projet

Les corpus textuels

Contact

Descriptif du projet

Genèse du projet

L’édition et l’analyse linguistique des Plus anciens documents linguistiques de la France (DocLing) poursuivent la tradition d’études instaurée par les professeurs de philologie romane de l’École des Chartes, Paul Meyer, Clovis Brunel et Jacques Monfrin. L’idée de départ de Paul Meyer dans les années 1880 a été d’éditer, département après département, l’intégralité des anciens documents rédigés en langues galloromanes. Après le décès de Jacques Monfrin en 1998, son successeur Françoise Vielliard, Olivier Guyotjeannin et Martin-D. Glessgen ont examiné les matériaux qu'il avait légués et ont alors réfléchi sur l'avenir de la collection. Celle-ci a été poursuivie concrètement sous une forme électronique par M.-D. Glessgen, accompagné du conseil avisé des deux professeurs de l'École Nationale des Chartes, puis de Frédéric Duval, successeur de F. Vielliard depuis 2012. Le projet concerne les premiers documents français, conservés dans les différents départements de langue d’oïl dont environ un tiers a pu être traité jusqu’ici, parfois en révisant d’anciennes éditions. Les actes ont été photographiés, édités en suivant des critères définis, dans un format xml et décrits dans des tableaux analytiques. Le projet a bénéficié de soutiens institutionnels constants, notamment de l’École Nationale des Chartes, de la Maison interuniversitaire des Sciences humaines en Alsace (MISHA) de l’Université de Strasbourg (1999-2003), de l’Université de Zurich (depuis 2003), par le Fonds zur Förderung der wissenschaftlichen Forschung autrichien (FWF) et, en particulier du Fonds National Suisse (FNS), dans le cadre du Pôle de Recherche National (PRN) «Médialité. Transformation, changement et savoir médiaux» (2005-2013)]. Au delà du soutien financier indispensable du Pôle de Recherche National, le cadre interdisciplinaire a permis de mettre en avant l’impact de la médialité sur l’élaboration du genre textuel des chartes, notamment dans ses aspects langagiers (élaboration d’une syntaxe complexe et d’un lexique spécialisé). Les chartes se trouvent à l’interface précise entre un écrit bien déterminé et son utilisation dans un contexte pragmatique défini (= 'situation médialisée') avec des finalités et effets politiques divers. Le rattachement du projet au pôle de médialité pendant huit années a favorisé des échanges suivis avec des collègues et doctorants historiens, juristes et littéraires, souvent germanistes, comme le directeur du projet, Christian Kiening, travaillant sur des sources textuelles, iconographiques et architecturales sous diverses angles.

Par ailleurs, le projet a bénéficié dès ses débuts du concours enthousiaste de nombreux collègues et jeunes chercheurs en linguistique ainsi que d'une collaboration étroite avec des informaticiens. Parmi les collègues, les conseils du médiéviste diplomatiste Benoît Tock de l’Université de Strasbourg sont, depuis les débuts, d’une aide précieuse. Une contribution particulièrement importante revient à Paul Videsott, de l’Université de Bolzano/Bressanone. Il a établi, pendant l’année 2005/2006 un inventaire de 3600 chartes françaises et latines émanant de la royauté française et de l’entourage royal immédiat. David Trotter, de l’Université d’Aberystwyth, s’est chargé de la révision du corpus des Vosges, jadis édité par Jean Lanher. Parmi les jeunes chercheurs citons notamment dans l’ordre chronologique depuis 1999: Jason D. Stein, Frédérique Gisquet, Delphine Harmand et Séverine Constans, auteurs de mémoires de maîtrise à Strasbourg, suivis par Anne-Christelle Matthey, Dumitru Kihaï, Julia Alletsgruber et Claire Muller qui ont rédigé leur thèse de doctorat sous la direction de Martin-D. Glessgen à Zurich. La programmation a connu deux phases: une première avec le logiciel Tustep, grâce à Matthias Kopp et Matthias Osthof (Tübingen), et une deuxième phase, avec la base de données MySql et le langage PHP, grâce à Samuel Läubli (Zürich) et Paul Gévaudan (Tübingen).

Finalités linguistiques

L’édition des Plus anciens documents ouvre de vastes perspectives, étant donné le faible nombre de recherches linguistiques menées dans le passé sur des textes documentaires. À cela s’ajoutent les qualités particulières des chartes d’être souvent transmises sous forme originale, d’être facilement datables et de connaître une nette variation géolinguistique et aussi diastratique.

Concrètement les Plus anciens documents poursuivent quatre objectifs d’ordre méthodologique:

(1) Contribuer à un standard satisfaisant dans les principes d’édition

La tradition romaniste livre les meilleurs modèles pour les éditions de texte, même si ces modèles ne sont pas toujours appliqués avec la rigueur souhaitable. Un élément novateur de la présente édition est le principe de l’ ‘encodage double’, intégrant dans une même édition des éléments de structure (majuscules, ponctuation) médiévaux et modernes (cf. Glessgen #, et #Principes d’édition). L’importance de ces questions est capitale pour la linguistique de corpus appliquée à des textes anciens qui doit se prévaloir d’un soin particulier apporté à la base philologique. Un ancrage diasystématique solide des formes linguistiques nécessite notamment des transcriptions (semi-)diplomatiques de manuscrits définis.

(2) Préciser et rendre opératoire la notion de 'lieux d’écriture' dans l’historiographie linguistique

L’analyse des chartes lorraines nous a amené, depuis 2002, à prendre en considération les ‘lieux d’écriture’, les scriptoria et les chancelleries, comme entité à part entière dans le processus de l’élaboration de l’écrit, au moins médiéval (cf. Glessgen 2008). La dimension du lieu d’écriture doit être placée entre l’individualité des scribes et la norme abstraite d’une variété régionale ou sociale de la langue. Dans une mesure notable, les scribes s’adaptent à des normes reconnaissables quand ils travaillent en un lieu d’écriture défini. Cela concerne moins la calligraphie, plus individuelle, que la mise en page et, surtout, le choix des graphèmes. Le lieu d’écriture contient en même temps une dimension dans l’espace et dans l’univers sociologique: le prestige linguistique d’une charte épiscopale de Toul est radicalement différent de celui d’une charte rédigée par un scribe libre travaillant dans la même ville. Sur la base de ces réflexions, la présente édition tente d’identifier le lieu et l’institution concrets auxquels se rattache la rédaction d’un texte.

(3) Garantir un ancrage diasystématique détaillé des formes linguistiques

Les éditions fournissent pour tout document une description diasystématique détaillée. Celle-ci comporte le temps (éventuellement dédoublé entre l’époque de la genèse d’une oeuvre et la rédaction d’un manuscrit), l’espace (lui-aussi dédoublé si nécessaire), le prestige social, le lieu d’écriture (qui synthétise dans un certain sens l’espace et le prestige social), éventuellement le scribe ou l’auteur, de même que le genre textuel (qui traduit en même temps l’ancrage pragmatique et intervient dans le marquage diaphasique du texte). Chaque forme linguistique individuelle est donc liée à ces paramètres qui permettent un ancrage diasystématique précis. C’est seulement sur une telle base qu’il est possible de concevoir une linguistique historique qui prend en compte le diasystème de la langue ou, du moins, de l’écrit.

Le jeu de balises utilisé ici prévoit une entrée pour chacun des paramètres diasystématiques et nos bases de données interprétatives les prennent pleinement en considération.

(4) Intégrer l’écrit documentaire dans la linguistique historique

L’écrit documentaire reste le grand absent des études de linguistique historique, alors qu’il représente quantitativement l’ensemble de loin le plus important. Les textes littéraires, religieux ou d’un savoir spécialisé ont été rédigés par les mêmes personnes que les textes documentaires et leurs auteurs ont connu la même formation dans les mêmes lieux. Sans la prise en considération des ensembles textuels de la pratique administrative et juridique, l’histoire des langues romanes reste donc partielle. Dans le cadre du projet, le vocabulaire des Plus anciens documents est lemmatisé et intégré de manière systématique dans la version électronique du DEAF. Il sera ainsi pleinement accessible à partir du site du DEAF dès la fin de l’année 2013. Par ailleurs, autant la variation graphématique que la formation d’une syntaxe élaborée dans les actes sont à l’étude et les résultats sont publiés au fur et à mesure.

La présente version du site permet en outre des interrogations complexes sur l’intégralité des documents en ligne. Ces interrogations, qui font appel aux expressions régulières, restent circonscrites au niveau des mots graphiques, mais permettent facilement l’exportation des résultats sous différentes formes. En outre, tous les documents sont disponibles sous un format XML, en vue d’analyses ultérieures.

En conclusion, les recherches sur les Plus anciens documents mettent ainsi en avant le rôle de la variation diasystématique et celui des genres textuels dans le fonctionnement et dans le changement linguistiques. Ils prennent également en considération l’importance des paramètres médiaux pour les formes linguistiques et leur développement. Les chartes créent un lien particulièrement étroit avec leur contexte de genèse et l’infrastructure politique dans lesquels elles évoluent, ce qui permet de mieux cerner l’impact de l’ancrage pragmatique sur le développement des genres textuels et sur l’élaboration linguistique.

Les corpus individuels

La liste suivante répertorie d’après les départements les onze ensembles de la langue d’oïl édités actuellement sur le site. Il indique les intervenants principaux et le nombre de documents édités.

1. Volumes antérieurement publiés sous forme papier

Les chartes de la Haute-Marne (ChHM) [1232-1275: 276 doc.]

Édition papier: Jean-Gabriel Gigot (1974)
Édition électronique révisée: Dumitru Kihaï (2009)
Saisie informatique sous la direction de Benoît-M. Tock
Publication-web avec l'autorisation du CNRS

Les chartes des Vosges (ChV) [1235-1275: 146 doc.]

Édition papier: Jean Lanher (1974)
Édition électronique révisée: David A. Trotter (2013)

Somme du Code (Codi) [XIIIe s. : 1 doc.]

Édition papier: Louis Royer et Antoine Thomas (1933)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016)

Les documents de l'Ain (DocAin) [1271-1465 : 18 doc.]

Édition papier: Édouard Philippon (1909)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016), révision par Dumitru Kihaï (2018)

Les documents du Forez (DocForez) [1270-1478 : 69 doc.]

Édition papier: Marguerite Gonon (1974)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016), révision par Dumitru Kihaï (2018)

Les documents de Grenoble (DocGren) [1338-1340 : 2 doc.]

Édition papier: André Devaux, Jules Ronjat (1912)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016)

Les documents du Jura et de Berne (DocJuBe) [1244-1395 : 302 doc.]

Édition papier coordonnée par Ernest Schüle, Rémy Scheurer et Zygmunt Marzys (2002), transcriptions par Bernadette Gavillet.
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016)

Les documents du Lyonnais (DocLyon) [1225-1425 : 97 doc.]

Édition papier: Paulette Durdilly (1975)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016)

2. Volumes anciennement dactylographiés ou saisis en format word

Les chartes de la Côte d'Or (ChCOr) [1239-1270: 231 doc.]

Édition papier: Valérie Neveu (1988)
Saisie informatique sous la direction de Martin Glessgen: Riccarda Bürli (2016)

Les chartes de Douai (Nord) (ChDo) [1204-1270: 500 doc.]

Édition dactylographiée: Monique Mestayer (ca 1970)
Édition électronique révisée: Thomas Brunner (2013)

Les chartes de la Meurthe-et-Moselle (ChMM) [1232-1265: 290 doc.]

Édition dactylographiée: Michel Arnod (1974)
Édition électronique révisée: Martin-D. Glessgen (2009)
Révision de la transcription: Dumitru Kihaï

Les chartes de la Moselle (ChMo) [1215-1271: 274 doc.]

Manuscrit: Martina Pitz (ca 2005)
Collation intégrale, réélaboration et édition électronique: Alessandra Bossone, Marco Robecchi (2019)

Les chartes de Neuchâtel (ChNCh) [1238-fin du XIVe s. : 219 doc.]

Édition papier en préparation: Rémy Scheurer, Jean-Daniel Morerod, Andres Kristol (à paraître), transcriptions par Bernadette Gavillet.
Version XML réalisée par Paul Gévaudan, préparation de l'édition électronique par Lorraine Fuhrer, Aurélie Reusser-Elzingre et Hélène Carles (2016), révision par Dumitru Kihaï (2018)

Les documents de Vaud et de Genève (DocVauGen) [1247-1406 : 72 doc.]

Édition pdf en ligne: Bernadette Gavillet (2011, ReroDoc)
Préparation de l'édition électronique: Lorraine Fuhrer et Hélène Carles (2016)

3. Nouvelles séries

Les chartes de la Haute-Saône (ChHS) [1242-1300: 132 doc.]

Édition électronique: Claire Muller (2013)
Révision: Dumitru Kihaï (transcription), Sarah Tinner / Martin-D. Glessgen (identification des rédacteurs)

Les chartes du Jura (ChJu) [1243-1296: 95 doc.]

Édition électronique: Claire Muller (2013)
Révision: Dumitru Kihaï (transcription), Sarah Tinner / Martin-D. Glessgen (identification des rédacteurs)

Les chartes de la Marne (ChMa) [1234-1272: 230 doc.]

Édition électronique: Dumitru Kihaï (2009)

Les chartes de la Meuse (ChMe) [1225-1270: 237 doc.]

Édition électronique: Anne-Christelle Matthey (2009)
Révision: Dumitru Kihaï (transcription), Claire Vachon (encodage informatique), Martin-D. Glessgen (identification des rédacteurs)

Les chartes de la Nièvre (ChN) [1289-1330: 34 doc.]

Édition électronique: Julia Alletsgruber (2013)
Révision de la transcription: Dumitru Kihaï

Les chartes de la Chancellerie royale (chRoy) [1241-1300: 145 doc.]

Édition électronique: Paul Videsott (2013)

Les chartes de la Saône-et-Loire (ChSL) [1257-1331: 100 doc.]

Édition électronique: Julia Alletsgruber (2013)
Révision de la transcription: Dumitru Kihaï

Les documents de Fribourg (DocFrib) [1293-1496 : 74 doc.]

Travaux préparatoires (éditions dactylographiées) de Catherine Agustoni, Chantal Ammann-Doubliez et Nicolas Barras (documents 001-013 ; 015-030 ; 032 ; 035-044 ; 047-048 ; 050-051 ; 053-054) dans le cadre du projet du Fonds national suisse de la recherche scientifique Documents linguistiques de la Suisse romande, vol. II : Fribourg (XIVe-XVe siècles), responsables scientifiques : Ernest Schüle et Nicolas Morard, 1981-1985, et dans celui des Sources du droit du canton de Fribourg, 1989-1998 Édition électronique par Lorraine Fuhrer (2016)

 

La présente édition électronique comporte donc trois volumes du domaine d’oïl (ChHM, ChV, DocJuBe) et quatre du territoire francoprovençal (Codi, DocAin, DocForez, DocGren, DocLyon) antérieurement publiés sous forme papier, six volumes anciennement dactylographiés ou saisis en format word (oïl: ChCOr, ChDo, ChMM, ChMo, frpr.: ChNCh, DocVauGen) et huit nouvelles séries, jusqu’ici inédites. Déjà ce bref aperçu laisse entrevoir une assez grande diversité dans les différentes séries. De nombreux scientifiques sont intervenus sur des éditions se trouvant dans un état d’élaboration et d’avancement très variable. Les principes éditoriaux et de description ont considérablement évolué à travers les dernières décennies. En conséquence, l’élaboration d’une charte à partir d’une édition de 1909 ou d’une transcription dactylographiée des années 1980 d’après les critères d’aujourd’hui a demandé presque autant de temps que la nouvelle édition d’une charte. Selon les séries, la réélaboration pour l’édition électronique a été plus ou moins importante, assez faible pour la Haute-Marne, assez forte pour la Meurthe-et-Moselle, moyenne pour les Vosges et le Nord. Il est néanmoins évident, dans tous les cas, que la sécurité de jugement augmente si l’on peut se baser sur une édition déjà existante et que le regeste des actes est souvent plus achevé.

Les photographies, qui accompagnent chaque édition, varient également d’une série à l’autre: la plupart de photographies sont récentes et en couleur, mais pour la Haute-Marne, nous avons intégré les anciennes prises de vue en noir et blanc que G. Gigot et J. Monfrin avaient utilisées à l’époque.

Le nombre de documents et leurs dates extrêmes sont également assez variables d’un département à l’autre. Pour la Meurthe-et-Moselle, très riche en documents français anciens, Michel Arnod avait arrêté les transcriptions, à raison, en 1265, comptabilisant déjà jusque là 290 chartes. Pour Douai, le lieu d’écriture le plus précoce, Monique Mestayer a transcrit non moins de 500 chartes de 1204 à 1270. En revanche, pour les départements francomtois les dates extrêmes ont dû être repoussées jusqu’en 1300 pour pouvoir documenter les débuts de l’écrit vernaculaire dans la région. C’est encore plus flagrant pour la Bourgogne puisque le français intervient surtout dans des actes qui opposent des seigneurs laïcs à des ecclésiastiques; étant donné l’importance politique des grands monastères dans la Bourgogne méridionale, le français reste très périphérique, avec seulement 125 documents antérieurs à 1330 en Saône-et-Loire et dans la Nièvre. Dans le même ordre d’idées, l’équipe chargée des documents de la Suisse Romande a repoussé le terminus ad quem jusqu’au milieu du XIVe siècle. Ces décalages créent des difficultés d’interprétation mais ils correspondent à une réalité historique multiforme. La collection devra permettre d’étudier les débuts de l’écrit documentaire vernaculaire dans les régions en question et d’identifier les voies de diffusion des modèles linguistiques.

Le site des Documents linguistiques galloromans intégrera, dans les années à venir, d’autres séries, notamment les volumes déjà publiés de l’Oise (L. Carolus-Barré; révisé par Klaus Grübl, 202 doc.) et de l’Aube, Seine-et-Marne, Yonne (Dominique Coq, 103 doc.), les trois volumes dédiés à la Wallonie (Flandre et Hainaut) et au Luxembourg ainsi que le volume – perfectible – dédié aux actes du Sud-Ouest oïlique (La Dû). Les volumes occitans de P. Meyer et de C. Brunel sont en voie d’intégration. D’autres volumes dactylographiés restent en suspens: l’Aisne (F. Grégoire-Ollivier, 220 doc.), le Doubs (M. Lefèvre, A.-C. Belmon-Beaugendre, 250 doc., en chantier), le Pas-de-Calais (P. Bougard, 130 doc.) et la Somme (J. Estienne, 100 doc.), de même que la Provence occidentale (M.-R. Bonnet). Étant donné l’effort important que demande la mise en ligne de chaque série et les compétences nécessaires, l’avenir de ces séries n’est pas pleinement assuré. Nous espérons, enfin, que les documents français de la Normandie, de l’Ouest oïlique et de l’Angleterre pourront être traités.

Les 21 corpus sont intégralement accessibles à travers chacune des quatre tables établies à cet effet: (1) La table des dates répertorie pour chaque corpus toutes les chartes d'après leur date, en indiquant par ailleurs l'auteur, le rédacteur et la côte d'archives. (2) La table des auteurs indique par ordre alphabétique les différents auteurs nommés dans les chartes. (3) La table des rédacteurs classe les chartes d'après les différents rédacteurs identifiés ou supposés (sous une forme abrégée: DLorr = Duc de Lorraine). (4) La table des genres textuels ...# (5) La table des cotes répertorie les côtes d'archives concernées.

Critères d’édition

Les critères de la présente édition électronique entendent réaliser une synthèse entre l’ancienne et la nouvelle philologie: il faut rendre les textes anciens familiers et compréhensibles au lecteur moderne, ce qui oblige à des interventions qui en diminuent l’authenticité; parallèlement, le linguiste doit pouvoir s’appuyer sur des reproductions très proches de l’original, si possible sous une forme informatique qui permet des quantifications.

De ce constat découlent les cinq plus importantes décisions éditoriales:

1. La ponctuation de l'original est maintenue; elle est reproduite à mi-hauteur des lignes comme dans les documents authentiques. En complément, une ponctuation moderne est introduite pour faciliter la lecture des textes; celle-ci se trouve sur la ligne.

2. Les majuscules de l'original – dans la mesure où les majuscules peuvent être identifiées en tant que telles – sont reproduites en gras. Par ailleurs, ont été introduites des majuscules selon l'usage moderne.

3. Des traits transversaux indiquent les sauts de ligne de l'original qui sont numérotés automatiquement. Mais nous avons aussi introduit, par des chiffres arabes en gras, une structuration sémantique et syntaxique du contenu qui guide la compréhension du texte.

4. L'édition renonce en revanche à la reproduction d'éléments calligraphiques: formes des lettres, abréviations, signes diacritiques, traits ou tildes à la fin de la ligne. Pour toutes les questions de paléographie ou de mise en page, le lecteur pourra se référer à la reproduction photographique de l'original accompagnant l'édition.

5. Enfin, au-dessus du texte proprement dit apparaît un tableau analytique développé, comprenant l'indication de la date, le genre textuel, un résumé du contenu, les personnages concernés par le document, le rédacteur supposé, la description matérielle de la charte et le lieu de conservation. Ce tableau analytique replace le texte dans le diasystème en dégageant les paramètres diachroniques et diatopiques, mais aussi diastratiques (essai d'identification du rédacteur) et diaphasique (genre textuel). Le tableau est fondamental pour l'interprétation, puisque tout élément linguistique peut être recoupé à tout moment avec chacun des paramètres diasystématiques.

De tels principes éditoriaux permettent au lecteur d'avoir une image précise du document original sans renoncer pour autant à la facilité de lecture que procurent les interventions de l'éditeur moderne.

Dans l’édition électronique actuelle, le lecteur peut choisir entre «l’édition critique» (avec le ‘double encodage’ décrit auparavant), «l’édition interprétative» (dans laquelle la ponctuation, les majuscules, les abréviations et les séparations de mots de l’original n’apparaissent plus) et «l’édition diplomatique» (qui reproduit la mise en page du manuscrit et ne garde que la ponctuation d’origine). Il est également possible d’afficher la structure rhétorique des actes (intitulatio, publicatio, expositio, corroboratio, datatio).

Un exemple: la charte 2 du corpus de la Meurthe-et-Moselle (cf. l’édition ici):
 

002

1234 (25 mars-31 décembre) ou 1235 (1er janvier-24 mars)

Type de document: charte: accensement de terres

Objet: L’abbé et le chapitre de Salival accensent à Wirrion et Houillon treize journaux de terre au finage de Juvelize contre un cens de treize deniers et deux hémines de grain; les conditions de l’acencement sont très contraignantes pour les paysans.

Auteur: non annoncé

Disposant: abbaye de Salival

Sceau: disposant

Bénéficiaire: disposant [la rédaction de la charte avantage surtout le chapitre]

Autres acteurs: Wirrion et Houillon, paysans de Juvelize

Rédacteur: scriptorium de l’abbaye de Salival [les paysans ne pouvaient pas disposer d’un scribe]

Parchemin jadis scellé sur simple queue; 58x141

AD MM H 1244, fonds de l’abbaye de Salival
 

1 Conue chose soit a-toz 2 que li abes et li chapitles de Salinvas · at laissé a Wirion / et Huillon, les dous freres de Geverlise, les anfanz Bertran Bacheler, 3 ·XIII· jor/nas de terre treisse · en la fin de Geverlise · et a lor oirs · 4 parmi ·XIII· deniers de cens · et / ·II· himas de blef · l’un d’avoine · l’autre de froment · 5 et s’il ne paievent a jor // nomei a la feste sent Remi · a Giverlise, en la maison de Salinvas · que l’on se tan/roit a la terre · et ce que sus averoit ·

6 Si est ensi devisee · q’au Tramble en / at ·IIII· jornas · un par lui · et ·III· ensemble · 7 et en la voie de Hignicort en at / V· jornas, ·II· d’une part et ·III· d’autre · 8 et en la voie de Marsal ·II· jornas · / aprés la terre les Vowes · 9 et en la voie de Donnereis · as Genoivres · en at // ·II· jornas ·

10 Ci at mis li abes et li convenz de Salinvas son sael · en tesmoig/nage de verité · 11 l’an que li miliaires corroit par ·M· et CC· et XXXIIII· anz ·
 

Le contenu de cette charte peut être structuré de manière très cohérente d’après ses éléments de structure originaux. Chaque nouvelle entrée de la traduction en français moderne répond à un point dans l’original et/ou à une majuscule:
 

[majuscule = début] : Qu’il soit connu à tous que l’abbé et le chapitre de Salival

[point = résumé de l’acte juridique] : ont cedé à Wirion et à Huillon, deux frères demeurant à Juvelize et fils de Bertran Bachelier, treize journaux de terre en friche (= treisse)

[lieu] : dans le territoire de Juvelize;

[durée] : la cessation concerne aussi leurs héritiers;

[cens] : ceci pour la valeur de treize deniers de cens (annuel)

[cens en nature] :

et deux hémines de grains, l’une d’avoine, l’autre de froment.

[condition] : Au cas où ils ne payeraient pas le jour nommé à la fête de Saint Rémy

[lieu de paiement] : dans la maison (du chapitre) à Salival

[conséquence] : l’on prendrait comme gage la terre

[spécification] : et ses fruits.

[point + majuscule: description du terrain] : (Le terrain) est réparti de la manière suivante:

[première parcelle] : au lieu-dit Tramble se trouvent quatre journaux,

[répartition entre les frères] : dont un pour (Wirion) seul,

[id.] : les trois autres (pour les deux frères) en indivis;

[deuxième parcelle] : et près du chemin qui mène à Hignycourt se trouvent cinq journaux, deux pour un frère, trois pour l’autre;

[troisième parcelle] : et près du chemin qui mène à Marsal deux journaux,

[localisation précise] : derrière le terrain dit «des Vowes» ;

[quatrième parcelle] : et près du chemin qui mène à Donneroy

[localisation précise] : au lieu-dit Genoivres

[suite] : se trouvent deux journaux.

[point + majuscule: corroboratio] : L’abbé et le couvent de Salival ont mis leur sceau,

[formule de corroboratio] : en témoignage de vérité

[datatio] : en l’année 1234.
 

Les éléments de structure donnent des indications sur la manière dont les rédacteurs et scribes concevaient les unités de sens. Leur étude peut ainsi conduire à mieux connaître la conception et la conscience syntaxiques des professionnels de l’écrit médiévaux. Cette particularité des chartes les distingue des textes littéraires ou scientifiques, normalement transmis sous forme de copies. Si la ponctuation suit une logique, il s’agit néanmoins d’une logique comportant de nombreux traits idiosyncrasiques qui ne sont que partiellement reproduits dans une copie. Ce phénomène empêche souvent d’interpréter de manière cohérente la ponctuation dans les manuscrits littéraires, où les systèmes d’écriture des différents copistes se chevauchent et sont difficiles à démêler.

Structure XML des documents

Les principes éditoriaux trouvent leur corollaire technique dans l’encodage informatique des données textuelles. Cet encodage est fondamental puisqu’il n’existe pas, à ce jour, de garantie sur la longévité des données informatiques. Pour minimiser les risques d’une perte des données, le présent corpus suit les principes d’un encodage neutre de type xml, conforme aux propositions de la TEI (Text Encoding Initiative). ). Les différents types d’édition proposés ici reposent tous sur un seul encodage des données. À partir de leur organisation dans la base de données MySQL, il est possible de réunir des fichiers textuels dans un format XML. Celui-ci a la forme suivante (pour l’exemple de la charte décrite auparavant sous "Critères d'édition":

Les différentes formules ou vues des textes édités ici reposent toutes sur un seul fichier informatique et sont reproduites à partir de celui-ci sous un moteur de recherche. Par ailleurs, les données ont été saisies à l’aide de la plateforme ouverte que constitue TUSTEP qui sert aussi pour la programmation des interrogations linguistiques.

Le fichier informatique de base de la charte reproduite plus haut a la forme suivante:

<gl>

<t type ="123"/>

<id>555550002</id>

<zitf>002</zitf>

<an>

<nom>002</nom>

<d>1234 (25 mars-31 décembre) ou 1235 (1er janvier- 24 mars)</d>

<d0></d0>

<type>charte: acensement de terres</type>

<r>L’abbé et le chapitre de Salival acensent à Wirrion et Houillon treize journaux de terre au finage de Juvelize contre un cens de treize deniers et deux hémines de grain; les conditions de l’acensement sont très contraignantes pour les paysans.</r>

<aut>non annoncé</aut>

<disp>abbaye de Salival</disp>

<s>disposant</s>

<b>disposant [la rédaction de la charte avantage surtout le chapitre]</b>

<act>Wirrion et Houillon, paysans de Juvelize</act>

<rd>scriptorium de l’abbaye de Salival [les paysans ne pouvaient pas disposer d’un scribe]</rd>

<f>Parchemin jadis scellé sur simple queue; 58x141</f>

<l>AD MM H 1244, fonds de l’abbaye de Salival</l>

</an>

<txt>

<pub><div n=1><maj>C</maj>onue chose soit a-toz</div> </pub>

<exp><div n=2> q<abr>ue</abr> li abes <abr>et</abr> li chapitles de Salinvas /. at laissié a Wirion <zw/> <abr>et</abr> Huillon, les dous freres de Gev<abr>er</abr>lise, les anfanz Bertran Bacheler,</div>

<div n=3>/.XIII/. jor<zwt/>nas de t<abr>er</abr>re treisse /. en la fin de Gev<abr>er</abr>lise /. <abr>et</abr> a lor oirs /.</div>

<div n=4> p<abr>ar</abr>mi /.XIII/. d<abr>eniers</abr> de cens /. <abr>et</abr> <zw/> /.II/. himas de blef /. l’un d’avoine /. l’autre de froment /.</div>

<div n=5> <abr>et</abr> s’il ne paievent a jor <zw/> nomei a la feste sent Remi /. a Giv<abr>er</abr>lise, en la maison de Salinvas <ful>L’abbaye possède donc une maison à Juvelize.</ful> /. q<abr>u</abr>e l’on se tan <zwt/>roit a la terre /. <abr>et</abr> ce q<abr>ue</abr> sus averoit /.</div>

<par><div n=6> (...) </par> </exp>

<par><cor> <div n=10> <maj>C</maj>i at mis li abes <abr>et</abr> li covenz de Salinvas son sael /. en tesmoig<zwt/>nage de verité /.</div></par> </cor>

<dat> <div n=11> l’an q<abr>ue</abr> li miliaires corroit p<abr>ar </abr> /.M/. <abr>et</abr> CC/. <abr>et</abr> XXXIIII/. anz /.</div></par> </dat>

</txt>

</gl>

La séparation du tableau analytique (codé par <an> ~ </an>) et du texte (codé par <txt> ~ </txt>) permet d’utiliser les données textuelles comme dans une base de données relationnelle et d’analyser tout élément linguistique à la lumière des quatre principaux paramètres du diasystème: le temps, le lieu, le rôle social du rédacteur et le genre textuel.

Plus en détail, les différentes balises, marquées par de petits crochets (< >) se divisent en trois ensembles:

1. Les éléments de structuration générale avec l’indication d’une entité textuelle <gl> ~ </gl>, le genre textuel <t type = ...> qui détermine la structure des balises, un numéro d’identification de cette même entité pour sa gestion informatique <id> et un sigle qui permet de citer brièvement le texte en question <zitf>:
 

<gl> = début d’une entité

<t type ="123"/> = genre textuel

<id> </id> = numéro d’identification

<zitf> </zitf> = sigle ("zitierform")

(...)

</gl> = fin de l’entité
 

2. Le tableau analytique qui comprend les indications diasystématiques et la description philologique du texte:

<an> = début du tableau analytique

<nom> </nom> = nom du texte (= ici: numéro de la charte)

<d> </d> = date

<type> </type> = type de document

<r> </r> = regeste

<aut> </aut> = auteur

<disp> </disp> = disposant (par exemple en cas de vidimus)

<s> </s> = sceau

<b> </b> = bénéficiaire

<act> </act> = autres protagonistes

<rd> </rd> = rédacteur

<sc> </sc> = scribe

<f> </f> = forme et description matérielle de la charte

<l> </l> = lieu de conservation

<ed> </ed> = édition éventuelle

<ana> </ana> = regeste ou analyse éventuels

<ec> </ec> = observations sur l’écriture

<met> </met> = observations sur la langue

</an> = fin du tableau analytique
 

3. Le texte lui-même est structuré selon ses entités sémantiques et/ou syntaxiques <div n= ...> et les sauts de lignes de l’original <zw/> (ou <zwt/> quand le saut de ligne implique une séparation du mot). D’autres balises marquent les abréviations <abr> et majuscules <maj> de l’original ou gèrent les deux séries de notes (<fue>, <ful>):
 

<txt> = début du texte

<div n = 1> = chiffres gras pour la structuration sémantique du texte

<zw/> ~<zwt/> = changement de ligne dans l’original ("zeilenwechsel" + "trennung")

<par> = nouveau paragraphe

/. /, /; /: = signes de ponctuation originaux

./ ,/ ;/ :/ = ponctuation exclusivement moderne

<abr> </abr> = abréviation dans l’original

<maj> </maj> = majuscule dans l’original

<fue> </fue> = notes éditoriales (série indiquée par a, b, c)

<ful> </ful> = notes concernant le contenu de la charte (série indiquée par 1, 2, 3)

<v> </v> = texte sur le verso

</txt> = fin du texte
 

La transcription indique par ailleurs les séparations de mots (du type a-savoir) et les apostrophes introduites par l’éditeur; ces éléments peuvent être omis dans une représentation diplomatique. S’ajoutent enfin des balises qui divisent les parties de la charte (intitulatio <int>, publicatio <pub>, expositio <exp>, corroboratio <cor>, datatio <dat>).

Architecture de la banque de données

La réalisation du projet des Documents linguistiques galloromans repose sur le développement du logiciel philologique phoenix. Ce logiciel a été conçu d’un point de vue disciplinaire par M.-D. Glessgen et programmé d’abord avec le langage tustep par Matthias Kopp (Tübingen) et Matthias Osthof (Tübingen / Zürich) qui a aussi réalisé le premier site internet en 2009. La nouvelle version du logiciel, phoenix-2, a été conçu par Samuel Läubli et Paul Gévaudan et programmé pour l’essentiel par Samuel Läubli, soutenu par Paul Gévaudan qui a réalisé également le volet d’édition de l’actuel site internet, en suivant le modèle du premier site.

Le logiciel phoenix-2 repose sur une base de données MySQL et une programmation essentiellement avec PHP. Il permet la gestion des données textuelles et des interrogations linguistiques complexes. Il permet également la lemmatisation des formes lexicales, indispensable pour leur intégration dans le DEAF.

Les données textuelles sont organisées par fichiers individuels regroupant des ensembles thématiques (par ex. un fichier pour les 289 chartes de la Meurthe-et-Moselle, un autre pour les 250 chartes de la Meuse etc.). L'édition de chaque charte est accompagnée par un tableau analytique individuel, regroupant toutes les informations pertinentes pour son ancrage diasystématique et historique.

Les formes du fichier textuel sont enrichies, au fur et à mesure, par des informations linguistiques diverses: le lemme (lexical ou onomastique) auquel une forme peut être rattachée, sa catégorisation et description morphologique, les caractéristiques graphématiques ou, éventuellement, des variables dans le marquage morphologique (forme de l'article etc.). Ces informations sont organisées dans la base de données MySQL et liées aux formes lexicales grâce à un numéro d’identification univoque (<wn>).

La structure de cette base de données est très complexe, mais elle est aussi très clairement dessinée. Notamment, elle permet pleinement l'élargissement de la base de données textuelle, de même que des corrections dans le texte au cours de l'analyse.

Les collaborateurs

Publications dans le cadre du projet

L’édition des Documents linguistiques s’est accompagnée, dès les débuts, d’analyses lexicologiques, onomastiques, graphématiques, morphologiques et syntaxiques. L’étude des lexèmes et des toponymes est indispensable ne serait-ce que pour la bonne compréhension et l’établissement du texte. Les éléments graphématiques et, dans une certaine mesure, morphologiques contribuent avec l’analyse paléographique à l’identification du lieu de genèse des documents (= ‘lieux d’écriture’ ou ‘rédacteurs’).

Nous avons réuni ci-dessous les publications des différents collaborateurs dans le cadre du projet, celles du directeur M.-D. Glessgen, puis celles des autres collaborateurs.

Publications de Martin-D. Glessgen

1. Présentations générales et questions d’édition

(2001): Das altfranzösische Geschäftsschrifttum in Oberlothringen: Quellenlage und Deutungsansätze, in: Gärtner, Kurt / Holtus, Günter / Rapp, Andrea / Völker, Harald (éd.): Skripta, Schreiblandschaften und Standardisierungstendenzen (Beiträge zum Kolloquium vom 16. bis 18. September 1998 in Trier), Trier, THF, 257-294.

[= première présentation du projet, proposant des réflexions sur sa faisabilité]

(2003a): L’élaboration philologique et l’étude lexicologique des Plus anciens documents linguistiques de la France à l’aide de l’informatique, in: Duval, Frédéric (éd.): Frédéric Godefroy. Actes du Xe colloque international sur le moyen français, Paris, Ecole des Chartes, 371-386.

[= deuxième présentation en français, indiquant les critères d’édition et le jeu des balises]

(2005a): Editorische, lexikologische und graphematische Erschließung altfranzösischer Urkundentexte mit Hilfe von TUSTEP. Stand der Arbeiten, in: Gärtner, Kurt / Holtus, Günter (éd.): Drittes Trierer Urkundensprachekolloquium (20.-22. Juni 2001), Trier, THF, 91-107. [Téléchargement PDF]

[= id., légèrement élargi, en allemand]

(2007a): Bases de données textuelles et lexicographie historique: l’exemple des Plus anciens documents linguistiques de la France, in: Völker, Harald / Schøsler, Lene / Glessgen, Martin-D. (éd.): De la philologie aux nouveaux médias : éditions de textes – linguistique de corpus – analyse informatique du langage, in: Trotter David A. (éd.): Actes du XXIVe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes (sept. 2004, Aberystwyth), Tübingen, Niemeyer, vol. 1 : Section 2, 373-380; = In: Aprile, Marcello (éd.): Nuove riflessioni sulla lessicografia. Presente, futuro e dintorni del Lessico Etimologico Italiano, Atti del Seminario di Lecce (21-22 aprile 2005), Galatina, Congedo, 157-167.

[= troisième présentation (publiée parallèlement en deux lieux), expliquant les critères d’édition et les éléments du tableau analytiques: les paramètres du diasystème et les genres textuels]

(2010a): « Élaborations philologiques et linguistiques sur la base de corpus textuels en français ancien – architecture du projet », in: Iliescu, Maria / Siller-Runggaldier, Heidi / Danler, Paul (éd.), Actes du XXVe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes (sept. 2007, Innsbruck), Berlin, De Gruyter, 2010, tome 6 (section XIII – Philologie et linguistique des textes anciens; lexicographie diachronique), 135–149.

[quatrième présentation, expliquant l’architecture du projet]

(2010b): L’élaboration philologique et linguistique des « Plus anciens documents linguistiques de la France, Édition électronique ». Trois études réunies par Martin-D. Gleßgen, Dumitru Kihaï et Paul Videsott, Bibliothèque de l’École des Chartes 168 (2010) [2011], 5–94. [Téléchargement PDF]

[aperçu général, avec plusieurs études thématiques]

(2011): « Le long chemin d’une charte vers l’ère multimédiale », in: Wolfgang Schweickard, Anja Overbeck u. Harald Völker (Hgg.), Lexikon, Varietät, Philologie. Romanistische Studien. Günter Holtus zum 65. Geburtstag, Berlin, 649–664. [Téléchargement PDF]

2. Lieux d’écriture et régionalité

(2008): Les 'lieux d’écriture' dans les chartes lorraines du XIIIe siècle, in: Revue de Linguistique Romane 2008, 413-540. [Téléchargement PDF | Annexe_2 | Annexe_3]

[= méthodologie de l’identification des 'lieux d’écriture']

(2010c): « La terre lorraine, les puissants et les hommes : La plus ancienne charte française du scriptorium épiscopal de Toul (1237) », in: BEC 168 (2010) [2011], 25–46.

[l'exemple des chartes épiscopales de Toul du XIIIe siècle]

(2012): « Trajectoires et perspectives en scriptologie galloromane», in: Medioevo Romanzo 36, 5–23. [Téléchargement PDF]

(2013): « L'étude philologique et scriptologique du Nouveau Corpus d'Amsterdam », in: Casanova Herrero, Emili / Calvo Rigual, Cesáreo (éd.): Actes du XXVIe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes (6–11 sept. 2010, València), De Gryuter, Berlin, 4124–37 (avec Claire Vachon [†]). [Téléchargement PDF]

3. Genres textuels, diasystème et scripta

(2004): Realia und Urkunden. Die Teilung eines lothringischen Stadthauses kurz nach 1400, in: Gil, Alberto et al. (éd.): Romanische Sprachwissenschaft. Zeugnisse für Vielfalt und Profil eines Faches. Festschrift für Christian Schmitt zum 60. Geburtstag, Frankfurt a.M. etc., Lang, 423-447.

[= étude lexicologique/diasystématique et textuelle d’une charte lorraine de 1414]

(2005c): Diskurstraditionen zwischen pragmatischen Regeln und sprachlichen Varietäten, in: Schrott, Angela / Völker, Harald (éd.): Historische Pragmatik und historische Varietätenlinguistik in den romanischen Sprachen, Göttingen, Universitätsverlag, 207-228 [trad. esp. en préparation]. [Téléchargement PDF]

[= rôle des genres textuels dans le changement et le fonctionnement linguistiques]

(2006a): Vergleichende oder einzelsprachliche historische Textwissenschaft, In: Dahmen, Wolfgang et al. (éd.), Was kann eine vergleichende romanische Sprachwissenschaft heute (noch) leisten? (Romanistisches Kolloquium XX), Tübingen, Narr, 319-340.

[= identification des variables diasystèmatiques dans le lexique des chartes]

(2006b): «L'écrit documentaire dans l'histoire linguistique de la France», in: Guyotjeannin, Olivier (éd.): La langue des actes. Actes du XIe congrès de la Commission internationale de diplomatique (Troyes, 11–13 septembre 2003), Éditions en ligne de l'École des Chartes (elec: <www.enc.sorbonne.fr/editions-en-ligne.html>), n° 7. [Téléchargement PDF]

[l'écrit documentaire en linguistique historique et dans l'histoire de la France]

(en préparation): Corpus historiques et pragmatique – genres textuels et variétés linguistiques, in: C. Pusch et al. (éd.), Romanistische Korpuslinguistik III: Korpora und Pragmatik / Romance Corpus Linguistics III: Corpora and pragmatics (ScriptOralia), Tübingen, Narr.

[= synthèse en français des articles précédents 2005 / 2006]

4. Questions de programmation informatique et rôle de l'informatique en philologie et en linguistique historique

(2005b): Linguistic annotation of texts in non-standardized languages: the program procedures of the tool Phoenix, in: Pusch, Claus / Kabatek, Johannes / Raible, Wolfgang (éd.) (2005): Romanistische Korpuslinguistik II: Korpora und diachrone Sprachwissenschaft / Romance Corpus Linguistics II: Corpora and Diachronic Linguistics (ScriptOralia, 130), Tübingen, Narr, 147-154 (avec Matthias Kopp). [(2005b)Téléchargement PDF]

[= présentation du lemmatiseur]

(2006c): Esigenze della tecnologia informatica nella filologia e lessicografia storica, in: Schweickard, Wolfgang (éd.): Nuovi media e lessicografia storica. Atti del colloquio in occasione del settantesimo compleanno di Max Pfister, Tübingen, Niemeyer, 15-24.

(2005d): Resources and tools for analyzing Old French texts, in: Pusch, Claus / Kabatek, Johannes / Raible, Wolfgang (éd.) (2005): Romanistische Korpuslinguistik II: Korpora und diachrone Sprachwissenschaft / Romance Corpus Linguistics II: Corpora and Diachronic Linguistics, Tübingen, 135-145 (avec Achim Stein). [Téléchargement PDF]

(2007b): Philologie und Sprachgeschichtsschreibung in der Romanistik: Die 'informatische Wende', in: Stolz, Michael (éd.): Edition und Sprachgeschichte. Baseler Fachtagung 2.-4. März 2005, Tübingen, Niemeyer (Beihefte zur editio 26), 201-212.

5. Lexicologie et syntaxe

(2003b): La lemmatisation de textes d’ancien français: méthodes et recherches, in: Kunstmann, Pierre / Martineau, France / Forget, Danielle (éd.): Ancien et moyen français sur le Web: enjeux méthodologiques et analyse du discours, Ottawa, David, 55-75.

[= problèmes soulevés par la lemmatisation]

(2010d) « Structure de la base de données lexicologique des Plus anciens documents », in: BEC 168 (2010) [2011], 83–94 (avec Julia Alletsgruber).

Publications des autres collaborateurs

Alletsgruber, Julia (2012): Étude du lexique de l'agriculture dans des textes documentaires français du XIIIe siècle, thèse de doctorat déposée à l’université de Zurich.

Chihaï, Dumitru (2010): « Les lieux d’écriture dans le domaine oïlique oriental : les paramètres extralinguistiques de leur positionnement dans le réseau scriptologique », in: Bibliothèque de l’École des Chartes 168, 47-60.

Chihaï, Dumitru (2011): Écriture et pouvoir au 13e siècle en Champagne. Identification des principaux lieux d’écriture, thèse de doctorat déposée à l’université de Zurich.

Chihaï, Dumitru (2012): « Le scribe bilingue dans les productions documentaires oïliques: étude d’un cas concret », in: Casanova, Emili et al. (éd.), Actes del 26é Congrés Internacional de Lingüística i Filologia Romàniques (València 2010), Berlin/New York, De Gruyter, 1167-1180.

Chihaï, Dumitru (en préparation). « Vidimus, copies et faux dans les Plus anciens documents linguistiques de la France », in: Actes du 27e Congrès International de Linguistique et Philologie Romane (juillet 2013, Nancy).

Matthey, Anne-Christelle (ms. 2007): Les plus anciens documents linguistiques de la France: le cas du Département de la Meuse, 1 vol. + 2 vol. d'édition, thèse de doctorat déposée à l’université de Zurich.

Muller, Claire (2011): Médialité de la charte: caractérisation structurelle du genre textuel dans un corpus de chartes françaises inédites du XIIIe siècle. Accompagné d’une édition de 230 chartes inédites, thèse de doctorat déposée à l’université de Zurich.

Videsott, Paul (2009): À propos du plus ancien document en français de la chancellerie royale capétienne. In: BEC 167, 333-353.

Videsott, Paul (2010): „Le plus ancien document en français de la chancellerie royale capétienne – édition et considérations sur son origine“, in: Iliescu, Maria / Siller-Runggaldier, Heidi / Danler, Paul (éds.): Actes du XXVe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes (Innsbruck, 3-8 septembre 2007), vol. VI, Section 13: Philologie et linguistique des textes anciens; lexicographie diachronique, Berlin: De Gruyter, 371–381.

Videsott, Paul (2011): „Le Traité de Paris de 1258-59 – une approche linguistique“, in: Schweickard, Wolfgang / Overbeck, Anja / Völker, Harald (Hg.): Festschrift für Günter Holtus. Berlin: de Gruyter, 741–751.

Videsott, Paul (2013a): „Quand et avec qui les rois de France ont-ils commencé à écrire en français?“, in: Casanova Herrero, Emili, Calvo Rigaual, Cesàreo (Hg.), Actes del 26é Congrés de Lingüística i Filologia Romàniques (València, 6-11 de setembre de 2010). Berlin: de Gruyter (2013) 445-457. [Téléchargement PDF]

Videsott, Paul (2013b): „Les débuts du français à la Chancellerie royale : analyse scriptologique des chartes de Philippe III (1270-1285)“, in: Revue de Linguistique Romane 77, 3-49. [Téléchargement PDF]

Videsott, Paul (sous presse): „Inventaire d’actes français du XIIIe siècle de la Chancellerie royale capétienne“, in: Bibliothèque de l’École des Chartes 169 (2011).

Videsott, Paul (sous presse): Le «Corpus des actes royaux en français du XIIIe siècle».

Bibliographie complémentaire

Ecole Nationale des Chartes