|
Documents linguistiques galloromans
Corpus : chartes Royales (chRoy) Responsable du corpus : Martin-D. Glessgen Édition de la charte : Paul Videsott
R 1298 10 02 01
Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) - 1298, [1er ou 2] octobre [a]
Type de document: lettre patente en forme de charte
Objet: [1] Philippe [IV, dit le Bel], roi de France, [3] décrète [4] à la requête des parties [6] les conditions du mariage projeté entre Marguerite, fille de Charles de Valois, et Guy, fils d’Hugues de Châtillon, comte de Blois, [5] quand les enfants seront en âge. [9] Premièrement, dès que le mariage aura eu lieu, Charles assignera à sa fille une rente de 1.000 £ t. [10]. Il payera aussi à Hugues de Châtillon la somme de 25.000 £ t. en plusieurs traites, dont 13.000 £ – avec les 2.000 £ qui seront ajoutées par le comte de Blois lui-même – [13] seront transmises à des personnes de confiance pour acheter des terres destinées à constituer l’héritage de la nièce du roi. [15] Si elle n’a pas d’enfants, ces terres reviendront au comte de Valois. [18] Les 1.000 £ t. de rente de Marguerite écherront à Hugues de Châtillon après un an de mariage, [21] mais reviendront à Charles de Valois si sa fille meurt sans enfants. [23] Guy est proclamé héritier de tout le comté de Blois et en recevra la moitié de l’usufruit, l’autre moitié demeurant à son père. [25] Si Guy meurt sans héritier né du mariage avec la nièce du roi, le comté retournera à Hugues de Châtillon. [28] Si pour une raison quelconque, le mariage ne se faisait pas, [29] Hugues reversera les 12.000 £ à Charles de Valois.
Auteur: Philippe [IV], roi de France
Disposant: Philippe [IV], roi de France
Sceau: Philippe [IV], roi de France
Bénéficiaire: Marguerite, fille de Charles de Valois ; Guy, fils de Hugues de Châtillon, comte de Blois
Autres Acteurs:
Rédacteur: Chancellerie royale
Support: Original parchemin, 39,7 x 36,3 cm, scellé du sceau de cire verte sur lacs de soie rouge et verte de Philippe [IV], roi de France
Lieu de conservation: Paris AN : J 410 - Mariages II, n° 9 [b]
Édition antérieure:
Commentaire:
Verso: Sur le repli à droite : Facta est collatio per me Egidium. Verso (première main) : C’est la lettre des convenances du mariage de Marguerite fille monseigneur Challes et de Guiot filz au conte de Bloys ; (deuxième main) : Ce sont les convenances du mariage Marguerite la fille mon_seignur et de Guiot fiuz mon_seigneur le conte de Blays
1 Phelippes·
par
la
grace
de
Dieu
rois
de
France,
2 à
touz
ceus
qui
verront
ou
orront
ces
presentes
letres,,
salut.,
3 Sachent
tuit
4 que,
comme
nostre
chier
et
amé
frere
Challes
cuens
de
Alençon,,
\2
de
Valois,
de
Chartres
et
de
Anjou,
et
nostre
amé
et
feel
Hues
de
Chasteillon
cuens
de
Blois
et
sires
d’
Avesnes,
5 traitassent
entr’
els
de
fere
mariage
de
Marguerite
fille
de
nostre
dit
chier
\3
frere,
nostre
niece,,
et
de
Guyot
filz
du
dit
conte
de
Blois,
quant
li
dit
enfant
seroient
en
aage,·
6 à
la
parfin
les
devant
diz
nostre
chier
frere,
et
li
cuens
de
Blois
se
mistrent
du
tout
en
\4
tout
en
nous
pour
fere
et
ordener
à
nostre
plainne
volenté
du
dit
mariage·
7 et
promistrent
par
lour
serement
à
tenir,
fere
et
acomplir,
tout
ce
que
nous
en
dirons,,
ordenerions
ou
declare\5rions
en
tant
comme
à
chascun
de
els
porroit
apartenir.·
8 Et
nous,
à
qui
il
a
pleü
à
l’
instance
et
à
la
requeste
des
dites
deus
parties
recevoir
suz
nous
le
fés
et
la
charge
de
ordener
et
\6
acorder
le
dit
mariage
parlé
entre
els,
en
ordenons
en
la
maniere
qui
s’
ensuit.,
9 Premierement,
nous
disons
et
ordenons,
que
nostre
chier
frere
dessus
dit
asserra
et
baillera
mil
livrees
de
terre
\7
à
tourn.
à
sa
dite
fille
nostre
niece,,
à
toute
seignourie
et
justice
haute
et
basse,
si
tost
com
le
mariage
sera
fet
et
acompli.·
10 Item,·
nous
disons
et
ordenons
que
le
dit
nostre
chier
frere
ballera
et
\8
paiera
pour
la
reson
du
dit
mariage
vint
et
cinc
mille
livres
tourn.,,
11 ce
est
assavoir
cinc
mille
livres
à
la
Chandeleur
prochene
à
venir,,
sept
mille
livres
à
l’
autre
Chandeleur
prochainne
ensi\9vant
aprés,·
12 et
des
treze
mille
livres
qui
demeurent,,
le
dit
nostre
chier
frere
paiera
la
moitié
dedenz
le
premier
an
que
le
mariage
sera
fet,
et
l’
autre
moitié
dedenz
l’
an
prochain
ensivant
aprés.·
\10
13 Et
seront
les
dites
treze
mille
livres,
ovoec
deux
mille
livres
que
le
dit
cuens
de
Blois
rendra
des
devant
dites
douze
mille
livres
receües,,
mises
en
mains
d’
amis,
ce
est
assavoir
seüres
et
certainnes,
\11
pour
acheter
terre,,
14 la
quele
terre
sera
heritages,
à
nostre
dite
niece,
et
à
ses
heirs,
qui
de
li
isteront.,
15 Et
se
ele
n’
avoit
heir
de
sa
char,,
la
dite
terre
seroit
et
demourroit,
à
nostre
dit
chier
frere
et
à
ses
heirs,
ou
\12
les
dites
quinze
mille
livres
seroient
rendues
à
nostre
chier
frere
ou
à
ses
heirs,,
se
eles
ne
estoient
emploiees
en
terre.
16 Item,·
nous
disons
et
ordenons,
que,
se
descort
estoit
entre
les
personnes
en
qui
\13
mains
les
dites
quinze
mille
livres
seroient
pour
la
dite
terre
acheter,,
17 que
nous
ou
noz
successeurs
rois
de
France,
ordenerons
à
nostre
plainne
volenté
suz
le
dit
descort.·
18 Item,·
nous
disons
et
ordenons
\14
des
dites
dis
mile
livres,
qui
ne
seront
mie,
ne
ne
doivent
estre
converties
en
heritage,
19 que
se
les
deux
enfanz
demeurent
ensemble
en
mariage
par
an
et
par
jour,,
les
dites
dis
mille
livres
\15
demourront
au
dit
conte
de
Blois,,
tout
fust
il,
que
ja
n’
aviegne,,
que
nostre
dite
niece
moreüst
sanz
heir
nei
de
sa
char.,
20 Et
se
il
avenoit,
que
ja
n’
aviegne,,
que
ele,
le
mariage
fet
entre
\16
els,,
moreüst
avant
l’
an
et
le
jour
du
dit
marriage
fet,,
21 nous
disons
et
ordenons,
que
les
dites
dis
mille
livres
seroient
rendues
à
nostre
dit
chier
frere
ou
à
ses
hoirs,
et
de
ce
li
doit
donner
li
diz
\17
cuens
de
Blois
bonne
seürté.·
22 Item,
nous
disons
et
ordenons
que
nostre
dite
niece,
avra
tel
douere
comme
coustume
de
païs
aporte.·
23 Item,
nous
disons
et
ordenons,
que,
le
dit
mariage
fet,,
\18
le
dit
Guyot
sera
herité
de
toute
la
contee
de
Bloys
et
des
apartenances,
et
avra
la
moitié
des
usfruiz
de
la
dite
contee,
se
il
se
vouloit
partir
de
son
pere,
24 et
l’
usfruit
de
l’
autre
moi\19tié
oveques
toute
la
terre
de
Avesnes
et
de
Guyse
sera
et
demourra
au
dit
conte
de
Blois,
tant
comme
il
vivra.·
25 Item,·
nous
disons
et
ordenons,
que
se
le
dit
Guyot
estoit
herité
de
la
dite
\20
contee
de
Blois,
et
en
nostre
foi,
et
il
moroit
avant
le
dit
conte
de
Blois
son
pere
sanz
heir
avoir
de
la
dite
Marguerite,,
que
la
dite
contee
de
Blois
retourneroit
au
dit
conte
de
Blois,·
\21
26 non
contrestant
droit
ou
coustume
de
païs,
se
point
en
i-a
à
c’
en
contraire,
sauf
le
douere
de
la
dite
nostre
niece,
si
comme
il
est
dessus
dit.,
27 Et
entendons
que
les
chasteleries
qui
s’
ensuient,
\22
ce
est
assavoir
Remorentin,,
Milencay,,
Les
Montiz,,
Chastelrenaut,,
Chasteaudun,,
la
Ferté
de
Villenueil,
et
Marcheis
Noir
et
le
Chastel
de
Freteval,
et
le
tierz
de
la
chastelerie
\23
d’
icelui,
o
toutes
lor
apartenances,
sont
de
la
contee
de
Blois.·
28 Item,·
nous
disons
et
ordenons
que
se
le
dit
mariage
ne
se
fesoit,,
29 le
dit
cuens
de
Blois
rendroit
au
dit
nostre
chier
frere
ou
à
\24
ses
heirs
les
dites
douze
mille
livres
que
il
aroit
receües,
et
en
doit
le
dit
cuens
donner
bonne
seürté.·
30 Les
queles
ordenances
et
dit
les
devant
dites
parties
voudrent
et
otroierent,
et
les
\25
promistrent
à-emplir
et
enteriner
31 sanz
aler
encontre
par
quele
cause
que
ce
soit,
suz
l’
obligement
de
els,
de
lours
heirs
et
de
touz
lours
biens
muebles
et
non
muebles
presenz
et
à-venir,·
32 et
\26
quant
à
ce
que
nous
ou
noz
successeurs
les
puissons
contraindre
de
nostre
plainne
volenté.·
33 Et
pour
ce
que
les
choses
dessus
dites
soient
fermes
et
estables
à
touz
jourz,·
nous
avons
fet
\27
metre
nostre
seel
en
ces
presentes
letres
de
l’
acort
et
à
la
requeste
des
parties
dessus
dites.·
34 Toutes
ces
choses
dessus
dites
furent
faites,
ordenees
et
acordees·
à
Saint
Germain
en
Laye,·
35 l’
an
\28
de
grace·
mil
deux
cenz
quatrevinz
et
dis
et
wit,
ou
mois
de
octembre.·
Notes de fiche
[a] Le document ne porte pas de quantième. En le datant du « 1er ou 2 » octobre, nous suivons l'ItinéraireII 2007, 151.
[b] Copies : Paris BN : fr. 15509, fol. 235-237v (Harlay, XVIIe siècle) ; nafr. 6999, fol. 277 (Brienne, XVIIe siècle [datée par erreur « décembre 1297 »]).
|
|