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Documents linguistiques galloromans
Corpus : chartes Royales (chRoy) Responsable du corpus : Martin-D. Glessgen Édition de la charte : Paul Videsott
R 1271 12 32 01
Paris - 1271, décembre
Type de document: lettre patente
Objet: [1] Philippe [III, dit le Hardi], roi de France, [3] règle la régence du royaume et la tutelle de ses enfants, s’il devait mourir prématurément. [5] S’il décède avant la majorité de son fils aîné, [6] Pierre, comte d’Alençon, frère du roi, aura la garde du royaume pendant la minorité du prince héritier, [8] qui durera jusqu’à l’âge de quatorze ans révolus. [10] Si Pierre d’Alençon fait défaut, il sera remplacé par Jean, comte de Blois, [9] qui fait aussi partie du conseil de régence. [12] Plusieurs autres notables sont aussi nommés membres de ce conseil. [15] Jean Sarrasin et Pierre de la Brosse sont nommés tuteurs des enfants du roi jusqu’à leur majorité. [16] Pendant ce temps, les droits des princes ne peuvent être limités qu’à l’unanimité du conseil de régence. [17] Les régents sont autorisés à faire des dépenses pour les besoins du royaume. [19] Le restant sera déposé au Temple, à Paris, et mis à disposition du prince aîné quand il aura atteint sa majorité.
Auteur: Philippe [III], roi de France
Disposant: Philippe [III], roi de France
Sceau: Philippe [III], roi de France
Bénéficiaire: Pierre, comte d’Alençon ; Jean [Ier], comte de Blois-Châtillon
Autres Acteurs: Guy de Genève, évêque de Langres ; Odon [II] de Lorris, évêque de Bayeux ; Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis ; Pierre de Barbez, archidiacre de Dunois en l’église de Chartres ; Henri de Vézelay et Jean de Troyes, clercs du roi et archidiacres en l’église de Bayeux ; Jean d’Acre, bouteiller de France ; Érard, sire de Valéry, chambrier de France et connétable de Champagne ; Imbert de Beaujeu, connétable de France ; Simon [II], sire de Clermont-Nesle ; Julien de Péronne et Geoffroi de Villette, chevaliers ; Jean Sarrasin et Pierre de la Brosse, sergents
Rédacteur: Chancellerie royale
Support: Original parchemin, 26,3 x 30,8 cm, scellé du sceau de cire jaune sur double queue de Philippe [III], roi de France
Lieu de conservation: Paris AN : J 401 - Régences, n° 3
Édition antérieure: Duchesne 1621, 109 ; Dupuy 1655, 143 ; ORF XI 1769, 349-350 (d’après Dupuy 1655, 143) ; Videsott 2013a, 9-11
Commentaire: Philippe III a réglé la régence une première fois déjà le 2 octobre 1270, lors du siège devant Carthage. Cette ordonnance était écrite en latin (cf. Duchesne 1621, 69 ; Dupuy 1655, 142 ; ORF I 1723, 295). La présente ordonnance n’en est pas une traduction, mais diffère de celle-ci en plusieurs points. L’une et l’autre furent anullées, devenues caduques, Philippe III ayant vécu jusqu’à la majorité de son fils aîné.
1 Phelippes
par
la
grace
de
Dieu
rois
de
France,
2 à
touz
ceus
qui
ces
presentes
letres
verront,
salut.
3 Nous
fesons
à
sa\2voir
4 que
nous,,
par
la
grace
de
Dieu
sains
e
hetiez
de
cors,
avons
ordené
de
nostre
roiaume
en
ceste
maniere.·
5 Ce
est
\3
à
savoir
que,
se
il
avenoit
que
nous
trespassissons
de
cest
siecle,
anceis
que
li
ainznez
de
noz
enfanz
eüst
acompli
le
\4
quatorzime
an
de
son
aage,
6 nous
voulons
e
ordenons
que
nostre
trés
chier
frere
e
nostre
feel
Pierres
cuens
d’
Alençon,
\5
gart
nostre
roiaume,·
7 le
quel
nostre
frere,
Pierre,,
nous
establissons
principal
tuteur
e
defendeeur
e
garde
d’
icelui
roi\6aume
e
des
apartenances,
e
de
noz
devant
diz
enfanz,,
8 jusques
à
tant
que
li
ainznez
d’
iceus
noz
enfanz
ait
acompli
le
\7
quatorzime
an
de
son
aage,
si
comme
il
est
desus
dit.
9 E
voulons
e
ordenons
que
il
ait
à
son
conseil
au
[1]
besoignes
dou
roi\8aume,
nostre
amé
e
nostre
feel
Jehan
conte
de
Blois
e
les
autres
qui
sont
desouz
nommez,·
10 en
tele
maniere
que,
se
il
\9
avenoit
que
li
devant
dit
Pierres,
nostre
frere,
trespassast
de
cest
siecle,
anceiz
que
li
devant
dit
ainznez
de
noz
enfanz
\10
fust
venuz
au
devant
dit
aage,
11 nous
voulons
e
ordenons,
que
li
devant
dit
Jehan
cuens
de
Blois,
se
il
seurvit
icelui
nostre
\11
frere,
soit
principau
garde
e
tuteur
e
defendeeur
dou
devant
dit
roiaume,
e
de
noz
devant
diz
enfanz,
si
comme
il
est
\12
desus
dit.
12 E
ceus
que
nous
voulons
qui
soient
especiaument
dou
conseil
es
besoignes
dou
roiaume,
sont
ceus
qui
\13
sont
ci
nommez,·
13 ce
est
à
savoir
noz
amez
e
noz
feeus,
Gui
evesque
de
Lengres,·
Ode
evesque
de
Baieux,·
Maci
abé
\14
de
Seint
Denis,
mestre
Pierres
de
Barbez
arcediacre
de
Dunois
en
l’
eglise
de
Chartres,
mestre
Henri
de
Verdelai,
e
\15
mestre
Jehan
de
Troies
noz
clers,
arcediacres
en
l’
eglise
de
Baieux,
nostre
amé
cousin
Jehan
d’
Acre
bouteillier
de
France,
\16
Erart
sires
de
Valeri,
chamberier
de
France,
e
connoistable
de
Champaigne,·
nostre
amé
cousins,
Ymbert
de
Biaugieu
\17
connoistable
de
France,
Symon
sires
de
Neele,
Julien
de
Peronne,
e
Giefroi
de
Vilette
chevaliers,
Jehan
Sarrazin
e
Pier\18res
de
la
Broce
noz
serjanz·
14 e
les
autres
que
li
devant
diz
nostre
frere
voudra
apeler
oveques
ces,
se
mestiers
en
est.
\19
15 De_rechief,
nous
voulons
especiaument,
que
iceus
devant
diz
Jehan
Sarrazin,
e
Pierres
de
la
Broce
gardent
noz
enfanz
\20
oveque
ceus
que
li
devant
dit
nostre
freres
Pierres,
ou
li
cuens
de
Blois,
se
il
le
seurvit,
establira
à
ce,
jusques
à
tant
\21
que
li
ainznez
d’
iceus
noz
enfanz
ait
acompli
le
quatorzime
an
de
son
aage.
16 E
si
voulons
e
ordenons,
que
iceus
noz
enfanz
\22
ne
soient
ostez
de
la
devant
dite
garde,
jusques
à
tant
que
li
ainznez
ait
acompli
icelui
aage,
se
n’
estoit
par
le
commun
conseil
\23
de
touz
ceus
qui
sont
desus
nommez.
17 Derechief,
nous
voulons
que
nostre
devant
dit
frere
Pierres
ou
li
devant
dit
cuens
de
\24
Blois,
se
il
le
seurvit,
si
comme
il
est
desus
dit,
18 ce
est
à
savoir
cil
qui
gardera
le
devant
dit
roiaume,
face
ses
despens
pour
\25
les
besoignes
dou
roiaume
des
biens
de
celui
meisme
roiaume,
19 e
li
demoranz
soit
mis
en
garde
à
Paris,
au
Temple,
à
\26
baillier
e
à
delivrer
au
commandement
dou
devant
dit
ainzné
de
noz
enfanz,
quant
il
vendra
au
devant
dit
aage,
se
il
ne
le
couve\27noit
despendre,
se
mestiers
en
estoit,
pour
la
defense
dou
devant
dit
roiaume.
20 Ou
tesmoing
de
la
quele
chose,
nous
avons
\28
fet
meitre
nostre
seel
à
ces
presentes
letres.
21 Ce
fu
fet
à
Paris,
22 en
l’
an
de
l’
incarnation
nostre
Seigneur,
mil·
deus
cenz
e
\29
septante
e
un,
23 ou
mois
de
dezembre.
Notes de transcription
[1] Sic !
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